L'affaire Dutroux en Belgique, le drame de ces enfants abusés par leur famille à Calais ou les récents chiffres du Bureau International du Travail sur l'emploi des mineurs, montrent qu'il est urgent de redéfinir clairement les droits des enfants aujourd'hui. Dans cette optique, le Premier ministre Alain Juppé doit présenter au Conseil des ministres un projet de loi, visant à la fois à prévenir les problèmes, mais aussi à faciliter la répression en cas de mauvais traitements.
Ce programme d'action pour l'enfance maltraitée prévoit un certain nombre de mesures concrètes. Parmi les points les plus radicaux, en matière de répression : le suivi médico-social des coupables. Les auteurs de sévices sexuels seront en effet dans "l'obligation" de se soumettre à ce suivi pendant un temps défini par la Justice. Si le condamné ne s'y soumet pas, il sera remis en prison. Parallèlement, ce projet prévoit un alourdissement des peines. Les personnes coupables de s'adonner au tourisme sexuel, ou celles qui détiennnent et diffusent des documents pornographiques impliquant des enfants seront plus sévèrement punis. Enfin, un volet destiné à améliorer la prévention sera aussi mis en place auprès du grand public, à l'aide d'une grande campagne de sensibilisation. Le numéro vert pour "l'enfance maltraitée" sera par exemple affiché dans tous les lieux auxquels ont accès les enfants. Au sein même de la Justice, l'accueil de ces enfants victimes sera aussi être amélioré.
Les chiffres du bureau d'aide sociale indiquent l'étendue du travail à accomplir pour éradiqer cette violation des droits de l'enfant. En 1996, 250 000 enfants sont actuellement en danger. Sur ce total, plus de 5 000 d'entre eux sont victimes de violences sexuelles.